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Pour les européennes, le Rassemblement national ajoute un nouveau haut fonctionnaire sur sa liste

Selon «le Parisien», le parti d’extrême droite va inscrire Pierre Pimpie en 25e place. L’actuel directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire conseille Marine Le Pen dans l’ombre depuis plusieurs années sur le sujet de la fraude.
Pierre Pimpie est l'actuel directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire. (DR)
publié le 28 avril 2024 à 17h16

Le Rassemblement national (RN) enregistre un nouveau ralliement d’un haut fonctionnaire, celui de Pierre Pimpie rapporte le Parisien. L’actuel directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire occupera la 25e position de la liste du parti pour les européennes qui sera dévoilée dans son intégralité le 1er mai à Perpignan. Il rejoint donc Fabrice Leggeri, l’ancien directeur de Frontex et la magistrate Pascale Piera sur la liste emmenée par Jordan Bardella comme représentants de la société civile mais aussi gages de sérieux du parti. Loin des profils plus problématiques de l’essayiste Malika Sorel ou du syndicaliste policier Matthieu Valet.

«FBI à la française»

Pierre Pimpie n’est pourtant pas tout à fait un nouveau venu dans le parti d’extrême droite puisqu’il le conseille depuis 2021 au sein des Horaces, ce cercle restreint de hauts fonctionnaires et de chefs d’entreprise qui seconde dans l’ombre Marine Le Pen. Selon le quotidien, c’est d’ailleurs Pierre Pimpie qui a rédigé le volet du programme consacré à la lutte contre la fraude fiscale et sociale de l’ancienne candidate à la présidentielle. L’énarque a confié au Parisien avoir toujours voté pour la candidate frontiste à partir de 2012. Inconnu du grand public, l’homme affiche un profil de «technicien» plutôt absent au Rassemblement national. Ancien élève de Sciences-Po Paris et de l’ENA, il a commencé sa carrière dans l’administration comme inspecteur du travail avant d’occuper plusieurs fonctions de direction au ministère du Travail et de celui de l’Ecologie.

Pierre Pimpie n’ambitionne rien de moins que de créer «une sorte de FBI à la française qui fédérait les actions de l’Etat contre les fraudes fiscales et sociales qui entachent le contrat social et le consentement à l’impôt», a-t-il expliqué au Parisien. Pas sûr que le poste de député européen soit le plus adapté pour y parvenir… Reste que l’homme est une prise de guerre à exhiber pour le RN alors que la campagne pour les européennes entre dans sa dernière ligne droite. Marine Le Pen elle-même va mettre la main à la pâte, comme l’a expliqué ce dimanche matin Jordan Bardella dans l’émission Dimanche en politique sur France 3. «Voter pour des listes qui vont faire 5 ou 6 %, c’est affaiblir le poids de la sanction qui pourrait être infligée à Emmanuel Macron», a-t-il fait valoir le président du parti d’extrême droite, faisant explicitement référence à la liste Reconquête emmené par Marion Maréchal.

Sciences-Po «devenue une ZAD»

Jordan Bardella et Marine Le Pen devront faire oublier les récents ratés qui s’accumulent dans la campagne frontiste comme la plainte pour complicité de crime contre l’humanité visant le numéro trois de la liste, Fabrice Leggeri. Ou encore l’éviction de l’éphémère candidat mahorais Saidali Boina Hamissi après que Libé a mis au jour ses propos racistes, complotistes et sexistes sur Facebook. Pour ce faire, la tête de liste RN aux européennes s’est lancée dans une diatribe contre les étudiants propalestiniens qui ont bloqué Sciences-Po Paris vendredi. «On voit depuis plusieurs mois une lente et douloureuse dérive» de l’école «qui est devenue une ZAD», où se retrouvent «toutes les sympathies des causes anti-flics, wokistes, de soutien à la gauche, à l’extrême gauche», a-t-il fustigé. Jordan Bardella a estimé que l’établissement aurait dû privilégier la «fermeté».