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Libération
L'homme qui a dit «non­»

Hommage à Jacques Delors : Macron salue un homme qui aura placé «le sens du devoir avant le goût du pouvoir»

Le président de la République a rendu hommage ce vendredi 5 janvier à l’ancien président de la commission européenne et ancien ministre de l’Economie et des Finances Jacques Delors, disparu le 27 décembre.
Le président français Emmanuel Macron passe en revue les troupes lors d'une cérémonie d'hommage national à Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris, France, le 5 janvier 2024. (Stephanie Lecocq/REUTERS)
publié le 5 janvier 2024 à 12h04

Tout le monde s’en réclame, le président aussi. Emmanuel Macron a présidé ce vendredi 5 janvier un «hommage national» à Jacques Delors, décédé le 27 décembre. Dans la cour des Invalides, à Paris, le chef de l’Etat, qui a tenu à ce que résonne l’hymne européen après la Marseillaise, a retracé le «chemin» de l’ancien président de la commission européenne lors d’une cérémonie à la mise en scène millimétrée. Avec un grand drapeau bleu étoilé projeté sur les façades mais un cercueil drapé en tricolore.

Voyant dans Delors le symbole de la «méritocratie européenne», Emmanuel Macron a évoqué un réconciliateur, qui aura su «insuffler l’élan d’un réformisme nouveau» dans la social-démocratie au pouvoir en France entre 1981 et 1995 avant de renoncer à la présidentielle française car il plaçait «le sens du devoir avant le goût du pouvoir».

«Il ne croyait pas au grand soir mais aux aubes patientes, au dialogue social par-delà les oppositions politiques» a déclaré le président, louant la volonté de «réconcilier le socialisme de gouvernement avec l’économie sociale de marché, réconcilier la France avec l’Europe» et de «réconcilier l’Europe avec son avenir.»

Au côté de la fille de Jacques Delors, la maire de Lille Martine Aubry, de nombreuses personnalités politiques européennes et françaises avaient fait le déplacement pour honorer la mémoire de celui qui, en décembre 1994, alors favori pour l’élection présidentielle 1995, renonça à se présenter, à la surprise générale et devant 13 millions de téléspectateurs.

L’intégralité du gouvernement français avait fait le déplacement, logée sous les praticables à l’heure où les rumeurs de remaniement se multiplient. L’Europe était aussi présente en force, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, au président du Conseil européen Charles Michel, et la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, le président allemand Frank Walter Steinmeier, son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa, le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden…. Ainsi que… l’eurosceptique Premier ministre hongrois Viktor Orbán, actuellement en guerre ouverte avec Bruxelles. Tous seront reçus à l’issue pour un déjeuner à l’Élysée. Un hommage européen sera rendu à Jacques Delors à Bruxelles plus tard dans le courant du mois, à l’initiative d’Ursula von der Leyen.