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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Pourquoi il est dangereux d’exclure les insoumis de l’«arc républicain»

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L’attachement de Jean-Luc Mélenchon à la forme républicaine des institutions, et aux valeurs qui la composent, n’est pas à mettre en doute sous prétexte qu’il a choisi une stratégie désastreuse de bordélisation permanente.
Les députés LFI (de droite à gauche) Danièle Obono, Mathilde Panot, Louis Boyard, François Piquemal, Manuel Bompard et Rachel Keke à la marche annuelle contre le racisme à Paris le 3 décembre. (Anna Margueritat/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 décembre 2023 à 9h56
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Elisabeth Borne commet une faute politique en excluant symboliquement La France insoumise (LFI) de ce qu’il est désormais convenu d’appeler «l’arc républicain». «Ce n’est pas parce que je dénonce le RN que je ne dénonce pas aussi le fait que régulièrement LFI se place en dehors du cadre républicain, dit la Première ministre au Figaro. C’est le cas lorsque les insoumis sont incapables de dire que le Hamas est un groupe terroriste, quand ils expliquent que c’est un mouvement de résistance, quand ils disent que la police tue, quand ils s’en prennent à une journaliste. Ils sont dans l’outrance en permanence à chercher des provocations, à attiser la violence.»

Les insoumis – depuis un tweet de Jean-Luc Mélenchon – peuvent considérer que «la police» telle qu’elle est organisée «tue». C’est excessif et provocateur mais c’est la dénonciation spécieusement d’une doctrine problématique de maintien de l’ordre plus que de l’institution elle-même. LFI peut tout autant, contre l’évidence politique mais avec des arguments juridiques, ne pas qualifier l’attaque du Hamas le 7 octobre dans le Sud d’Israël