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Poursuivie pour diffamation par Rachida Dati, Aurélie Filippetti relaxée

Dans sa décision rendue ce jeudi 3 juillet, le tribunal a par ailleurs condamné Rachida Dati à verser 2 000 euros à Aurélie Filippetti pour procédure abusive, et a enjoint la ministre de la Culture à «montrer une plus grande tolérance vis-à-vis de la critique»
Rachida Dati, le 10 juin à l'Assemblée nationale. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
publié le 3 juillet 2025 à 19h02

L’ancienne ministre de la Culture socialiste, Aurélie Filippetti, poursuivie en diffamation par l’actuelle occupante du poste Rachida Dati pour avoir dit qu’elle avait des «liens avérés» avec le couple à la tête de l’Azerbaïdjan, a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris. Rachida Dati a été condamnée à lui verser 2 000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive.

Aurélie Filippetti était poursuivie pour diffamation publique envers une élue, pour avoir notamment déclaré dans l’émission C dans l’air, diffusée sur France 5 en janvier 2024, alors que Rachida Dati venait d’être nommée ministre de la Culture, que cette dernière entretenait des «liens avérés» avec «le couple dictateur à la tête de l’Azerbaïdjan», un pays «qui fait une diplomatie très agressive qu’on appelle la diplomatie du caviar.»

«Légèreté blâmable»

Le tribunal a considéré dans son jugement que Aurélie Filippetti n’avait pas accusé Rachida Dati de s’être livrée à un acte de corruption ni d’avoir cédé à la diplomatie du caviar, et donc ne lui avait pas imputé de fait attentatoire à son honneur ou sa considération.

Il a en revanche estimé que les propos poursuivis s’inscrivaient «pleinement dans l’exercice de la liberté d’expression à l’égard d’une personnalité politique, alors nommée ministre, qui par ses actes ou sa position même, entre dans la sphère de l’arène publique […] et doit montrer une plus grande tolérance vis-à-vis de la critique.»

Il a par ailleurs fustigé la «légèreté blâmable» de la conduite par Rachida Dati de son action, n’ayant pas présenté à temps les pièces nécessaires pour permettre à Aurélie Filippetti de préparer sa défense, raison pour laquelle il l’a condamnée à verser des dommages et intérêts.