L’ancienne ministre de la Culture socialiste, Aurélie Filippetti, poursuivie en diffamation par l’actuelle occupante du poste Rachida Dati pour avoir dit qu’elle avait des «liens avérés» avec le couple à la tête de l’Azerbaïdjan, a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris. Rachida Dati a été condamnée à lui verser 2 000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive.
Aurélie Filippetti était poursuivie pour diffamation publique envers une élue, pour avoir notamment déclaré dans l’émission C dans l’air, diffusée sur France 5 en janvier 2024, alors que Rachida Dati venait d’être nommée ministre de la Culture, que cette dernière entretenait des «liens avérés» avec «le couple dictateur à la tête de l’Azerbaïdjan», un pays «qui fait une diplomatie très agressive qu’on appelle la diplomatie du caviar.»
«Légèreté blâmable»
Le tribunal a considéré dans son jugement que Aurélie Filippetti n’avait pas accusé Rachida Dati de s’être livrée à un acte de corruption ni d’avoir cédé à la diplomatie du caviar, et donc ne lui avait pas imputé de fait attentatoire à son honneur ou sa considération.
Il a en revanche estimé que les propos poursuivis s’inscrivaient «pleinement dans l’exercice de la liberté d’expression à l’égard d’une personnalité politique, alors nommée ministre, qui par ses actes ou sa position même, entre dans la sphère de l’arène publique […] et doit montrer une plus grande tolérance vis-à-vis de la critique.»
Il a par ailleurs fustigé la «légèreté blâmable» de la conduite par Rachida Dati de son action, n’ayant pas présenté à temps les pièces nécessaires pour permettre à Aurélie Filippetti de préparer sa défense, raison pour laquelle il l’a condamnée à verser des dommages et intérêts.