Plus longues que des étapes du tour de France, les journées de débats à l’Assemblée sur d’austères questions budgétaires peuvent aussi être bien plus trépidantes. Mardi soir, avant la pause du dîner, les oppositions tentent une échappée en augmentant de 500 millions d’euros les pensions de retraite pour les indexer entièrement sur l’inflation, contre l’avis du gouvernement et de la majorité. Le peloton macroniste place sa contre-attaque dans la torpeur de la nuit. A la faveur d’une seconde délibération demandée − c’est une prérogative du gouvernement − par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, l’amendement à 500 millions est supprimé lors d’un nouveau vote. Quelques dizaines de minutes plus tard, l’ensemble du projet de loi de finances rectificative (PLFR), second pilier du paquet pouvoir d’achat, est voté par 293 voix contre 146 dans une ambiance électrique.
Les dorures, sièges en velours et tapisseries sont toujours là, et pourtant l’Assemblée nationale n’est plus la chambre d’enregistrement du précédent quinquennat. La présidentielle reste la reine des élections, Emmanuel Macron a été largement réélu en avril à la faveur d’un nouveau duel avec Marine Le Pen, mais la Constitution ne demandait qu’à être relue : c’est aux législatives, même boudées par les électeurs, que se partage l’essentiel du pouvoir. Avec une majorité présidentielle relative, les moindres oscillations de l’hémicycle peuvent à chaque instant mettre en échec le gouvernement d’Elisabeth Borne. «Il y