«Ça me fait très peur. C’est un nouvel Alvarium qui s’installe chez nous.» Camille (1), commerçante dans le centre-ville du Lion-d’Angers, une ville située à une trentaine de kilomètres au nord de la préfecture du Maine-et-Loire, préfère conserver l’anonymat. Dans cette bourgade de 5 200 habitants, la nouvelle de l’installation d’un «bar associatif» tenu par des militants d’extrême droite a provoqué une levée de boucliers. Les habitants se sont organisés en un collectif, «Bien vivre au Lion-d’Angers», pour tenter d’empêcher ce retour d’un groupuscule angevin pourtant dissous par les autorités.
Dans cette commune paisible, la nouvelle a été accueillie avec consternation. D’abord parce que le lieu, l’ancien café des sports, plus connu comme «Chez Katia», du nom de sa tenancière historique partie en retraite l’année dernière, est symbolique. Le matin on y venait prendre un petit café avant l’embauche. Le soir, on y passait pour un canon avant de regagner ses pénates. Un lieu de vie. Tout le monde y était le bienvenu, habitués comme gens de passage, raconte à Libé un habitant de la commune.
Ensuite parce que les nouveaux propriétaires traînent avec eux une réputation de violence qui n’est pas usurpée. Ce sont les anciens de l’Alvarium d’Angers, une association d’extrême droite, qui se sont livrés à des agressions dans la ville du roi René pendant des années. Au point qu’en octobre 2021, le ministère de l’Intérieur a