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En 2007, la droite Sarkozy et l’extrême droite pesaient plus de 14 millions de voix. Dimanche 30 juin, le Rassemblement national (RN) renforcé par la droite extrémisée d’Eric Ciotti a rassemblé plus de 10,5 millions d’électeurs, doublant son score du premier tour des législatives en 2022. Il y a là l’aboutissement d’une OPA sur les restes d’un camp politique qui, à force de parler et de penser comme l’extrême droite, notamment en matière de sécurité et d’immigration, a fini par se faire aspirer par la force dominante – le reste ayant trouvé refuge dans le macronisme. Plus la droite, aujourd’hui en miettes, s’est «décomplexée» ces quinze dernières années, ce qui a un temps été efficace dans les urnes, plus elle a en fait normalisé le discours du RN autour de l’identité nationale, de l’assistanat et d’une gauche caricaturée en repaire de dangereux «gauchistes». Avant de céder dans les urnes, la digue a cédé dans les esprits.
Volonté de revanche à l’égard du «système»
La force du RN aujourd’hui est de ne pas avoir perdu sa base sociale (la ligne Marine Le Pen) séduite par un vote antisys