Il s’en amuse encore. Novembre 2012, en pleine campagne pour la présidence de l’UMP, l’ancêtre du parti Les Républicains (LR). Téléphone vissé à l’oreille, Jérôme Lavrilleux déambule dans les couloirs du siège, code électoral et dossiers rouge pétant sous le bras, annotés de l’inscription «Nice 06». Le manège, purement factice, alimente les fantasmes de la presse et les soupçons de fraudes dans les Alpes-Maritimes. Il vise le Niçois Eric Ciotti, alors directeur de campagne de François Fillon. Lavrilleux, lui, pilote celle de Jean-François Copé. «Il n’y avait strictement rien dedans, racontera plus tard Lavrilleux dans la Haine (éd. Fayard, 2019) de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Que des papiers pris dans ma poubelle pour le tri sélectif !»
La guerre des ténors chez LR, c’est ça : bluff, gloriole et trahison. Une marque de fabrique. La droite a l’âme bonapartiste. Sans chef, elle erre. Depuis