Le voilà devenu grand sage, dans la sidération générale. Richard Ferrand a joué les flegmatiques comme toujours, s’abritant derrière ses formules, celle-ci ces derniers jours : «Je rentre en thébaïde». Ses amis ont souri, certains tout de même ébahis de l’entendre ainsi désigner cette retraite en or – neuf ans au cœur d’un pouvoir fondamental – avec des émoluments mensuels brut de 16 500 euros. Lui, l’enfant modeste de Rodez (Aveyron), titulaire d’un Deug de droit, l’ex-journaliste à Auto Moto – pigiste éclair au Monde –, devenu dirigeant des Mutuelles de Bretagne, l’ex-député du Finistère et président de l’Assemblée, fidèle absolu d’Emmanuel Macron, préside désormais le Conseil constitutionnel. Il est à la barre de cette institution, garante de l’Etat de droit, cible désignée de l’extrême droite. La mission nécessite d’être au-dessus de tout soupçon.
Il faudra les laver. La nomination de Ferrand s’est faite de justesse, affaiblie par les torrents de critiques – légitimes – sur ses compétences en droit et son indépendance, validée par le Parlement à une voix près grâce à l’abstention du Rassemblement national. Le macronien avait bétonné sa candidature, écrit à chaque président de groupe à l’Assemblée et au Sénat, multiplié les consultations, mobilisé ses