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Stratégie

Présidentielle 2027 : après l’appel de Ruffin et le refus de Glucksmann, la primaire à gauche reçoit le soutien de plusieurs maires

Dans une tribune publiée ce samedi 24 mai dans le «Nouvel Obs», plusieurs élus locaux, dont les maires Johanna Rolland (Nantes) et Eric Piolle (Grenoble) appellent à une candidature commune de la gauche et des écologistes.
Un collectif d'élus dont Johanna Rolland, Patrice Bessac ou encore Eric Piolle, appelle à une candidature commune de la gauche et des écologistes. (Albert Facelly/Libération)
publié le 24 mai 2025 à 17h04

La primaire de gauche a déjà ses pro et ses anti. Après le premier désaccord affiché entre Raphaël Glucksmann et François Ruffin, un escadron d’élus locaux de gauche et écologistes ont pris la plume, ce samedi, dans une tribune publiée par le Nouvel Obs. Le collectif plaide ainsi pour «l’émergence d’une candidature commune porteuse d’une parole de justice sociale, d’ambition écologique et de respect des droits humains.»

Le texte, à l’initiative de Johanna Rolland, maire PS de Nantes, Eric Piolle, dirigeant écologiste de Grenoble et Patrice Bessac, édile communiste de Montreuil, a été signé par une soixantaine d’édiles du pays appartenant aux diverses formations de gauche.

«Discutons, écoutons-nous, rassemblons-nous. Et surtout, n’oublions jamais qui sont nos véritables adversaires, écrivent les signataires. Nous, maires, sommes prêtes et prêts à porter cette ambition. Nous nous mettons au service d’un impératif collectif : redonner espoir aux classes populaires et moyennes, donner un nouveau souffle à la France et réconcilier notre pays.»

Un appel à rejoindre le rassemblement de Lucie Castets

Ensemble, ils défendent la ligne de Lucie Castets. L’ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, soutenue par la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, invite les chefs des partis de gauche et écologistes à se rassembler le 2 juillet pour discuter d’une candidature commune à la présidentielle. François Ruffin s’y rendra, mais Raphaël Glucksmann, qui s’est toujours défié de l’accord électoral des gauches, a déjà décliné l’invitation car la France insoumise a aussi reçu son carton. « Feindre de pouvoir aller ensemble à la présidentielle fait peser un soupçon d’insincérité sur notre espace politique. C’est mortifère », justifie-t-il dans le Monde.

Ce nouvel appel suit une semaine agitée à gauche sur la question du mode de désignation de son ou sa championne en 2027. Dans une interview accordée à Libération le 20 mai, François Ruffin a appelé à l’organisation d’une grande primaire de la gauche, «de Poutou à Hollande», en passant par Jean-Luc Mélenchon. Epreuve à laquelle il sera bien évidemment candidat : «Il nous faut une primaire… et je la remporterai.»

Trois jours seulement après la proposition de Ruffin, Raphaël Glucksmann a décliné l’invitation dans un entretien au Monde «Je ne participerai pas à un truc d’appareils qui produit une synthèse molle, car ça ne fonctionnera pas», a fait valoir le député européen, qui rejette toute «candidature avec Jean-Luc Mélenchon». Le candidat putatif de la France insoumise pour 2027, lui, se méfie historiquement de l’exercice et devrait également passer outre.