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Présidentielle 2027 : «unie», la gauche serait au second tour face au RN selon un sondage

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Selon un sondage Harris Interactive pour le magazine «Regards», 26 % des électeurs voteraient pour un candidat unique de la gauche. 20 % si les insoumis partaient seuls de leur côté.
Le sondage Harris Interactive de ce mercredi 30 avril vient apporter de l’eau au moulin des «unitaires» : huit personnes interrogées sur dix s’estiment ainsi favorables à un candidat commun pour l’ensemble de la gauche. (Cha Gonzalez/Libération)
par Eloi Coupry
publié le 30 avril 2025 à 20h36

Un(e) candidat(e) de gauche au second tour de l’élection présidentielle de 2027 ? C’est possible, à condition qu’il soit porté, a priori, par une union de la gauche, avec ou sans La France insoumise. Selon un sondage Harris Interactive pour le magazine «Regards» publié ce mercredi 30 avril, 26 % des électeurs voteraient en sa faveur et le (ou la) qualifierait pour le second tour, 8 points derrière un ou une candidat(e) du Rassemblement national (34 %) mais 7 points devant un ou une représentant(e) de l’actuel camp présidentiel (19 %).

Si cette union se faisait sans La France Insoumise (LFI), ce candidat d’une hypothétique union de la gauche plus petite pourrait atteindre tout de même 20 %. Le candidat insoumis (l’institut ne cite pas, toutefois, le nom de Jean-Luc Mélenchon à ses interviewés) ne ferait que 8 %, très loin des scores obtenus par l’ancien socialiste lors de ses trois présidentielles (11,1 % en 2012, 19,6 % en 2017 et 21,9 % en 2022). Le ou la candidat(e) du camp présidentiel ne serait pas loin (18 %) mais ce serait, selon cette enquête réalisée auprès de 1 189 personnes, suffisant pour passer le premier tour, ce qui n’est plus arrivé à la gauche depuis 2012.

En revanche, si le Parti socialiste et Place publique, le mouvement de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, présentent leur propre candidat (ce dernier à déjà fait comprendre qu’il s’y préparait), les voix de gauche se dispatcheraient entre une union avec LFI (16 % d’intentions de vote) et les socialistes et Glucksmann (13 %). Dans ce cas-là, le second tour se jouerait entre l’extrême droite et le centre droit.

Clémentine Autain déjà candidate

Ce sondage vient, en tout cas, apporter de l’eau au moulin des «unitaires» : huit personnes interrogées sur dix s’estiment ainsi favorables à un candidat commun pour l’ensemble de la gauche. Sur son compte X, Marine Tondelier, récemment reconduite à la tête des Ecologistes, brandit le chiffre comme preuve de la stratégie qu’elle compte porter dans les mois qui viennent : «notre électorat le demande, alors qu’est-ce qu’on attend ?», interpelle-t-elle en direction des autres formations de gauche.

Dans son discours prononcé le week-end dernier en clôture du congrès de son parti à Pantin, elle s’était jurée de rester «fidèle à la promesse de cet été», celle de la constitution du Nouveau Front populaire (NFP). «Ensemble, nous sommes le seul rempart à l’extrême droite !, a réagi, dans la même veine, l‘ex-candidate commune du NFP pour Matignon, Lucie Castets. Il nous reste deux ans, et pas une minute à perdre.» Autre partisane d’une telle union de la gauche dès le premier tour de l’élection présidentielle, Clémentine Autain, elle, s’est carrément portée candidate dès ce mercredi 30 avril : «Je serai sans doute, si nous avons une démarche commune, candidate à représenter l’ensemble de la gauche et les écologistes», déclare-t-elle au micro de Ici Drôme Ardèche.

Pour Faure, «les insoumis se sont exclus d’eux-mêmes»

Côté socialistes, on ne compte plus, en revanche, sur les insoumis pour construire cette union. S’il a répété, ce mercredi matin sur France Inter, croire en «un rassemblement de Ruffin à Glucksmann» et s’est félicité des résultats de ce sondage prouvant, selon lui, qu’une «gauche rassemblée [soit] en mesure d’être au second tour et […] de battre l’extrême droite», le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, candidat à sa reconduction lors du prochain congrès de Nancy, juge que «les insoumis se sont exclus d’eux-mêmes» de l’union de la gauche ces derniers mois. De quoi faire réagir son homologue insoumis, Manuel Bompard. «Olivier Faure fait mine de plaider l’union, mais il excommunie la force de gauche la plus importante, a réagi le coordinateur national de LFI sur X. Il faut une gauche fidèle à ses convictions et sincère dans ses choix stratégiques pour mobiliser le peuple et pour gagner.» A gauche aussi, la bataille des chiffres a commencé.