Deux jours après, la pilule a toujours beaucoup de mal à passer. Attablée à la terrasse d’un café face à la mairie de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) avec trois amis, Marine, 33 ans, ressasse le premier tour de l’élection présidentielle. Comme en 2012 et 2017, l’agente administrative aux cheveux bruns bouclés a glissé un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l’urne. «J’ai un peu de mal à m’en remettre, confesse la trentenaire. C’est d’autant plus difficile qu’il n’est vraiment pas passé loin.» Militante PCF, elle a préféré voter pour le tribun insoumis plutôt que pour le candidat de son parti, Fabien Roussel. Et tant pis si c’était la première candidature communiste autonome depuis 2007. «Honnêtement, pour une fois que le vote utile était du côté de la gauche radicale, je n’allais pas faire la fine bouche», souffle-t-elle en ajustant ses lunettes rondes. Le programme de Mélenchon, qu’elle connaît pratiquement sur le bout des doigts, lui convenait tout à fait. En piochant une chips, elle cite ses mesures préférées : l’augmentation du smic, l’Assemblée constituante, l’allocation autonomie pour la jeunesse…
Présidentielle
A La Courneu