Et un candidat de moins… A 51 jours du premier tour de l’élection présidentielle, Florian Philippot, héraut des mouvements antivax et antipass, se retire de la course. «Confronté à un système de parrainages totalement verrouillé et vicié», le président du petit mouvement d’extrême droite Les Patriotes «prend acte» dans un communiqué de «l’impossibilité d’aller au bout de sa candidature».
Au dernier décompte du Conseil constitutionnel, l’ancien bras droit de Marine Le Pen n’était parvenu à récolter qu’un seul parrainage. Soit autant que l’ancien président de la République François Hollande ou que la présidente de la région Occitanie Carole Delga, qui, eux, n’ont jamais fait acte de candidature…
Je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle. Il faut passer à un parrainage citoyen.
— Florian Philippot (@f_philippot) February 18, 2022
Les Patriotes ont bâti une dynamique forte et rassemblent 36 000 adhérents à ce jour. Ils seront consultés dans quelques jours. Nous serons dans la présidentielle et les législatives !⤵️ pic.twitter.com/8dCB9o3a0Q
Le 14 janvier dernier, l’ancien numéro 2 du Front national, tacticien de la fameuse dédiabolisation du parti annonçait, dans le Figaro sa candidature au poste suprême. «Je pense que notre projet doit être présent à l’élection présidentielle. J’y serai donc candidat et proposerai quelque chose d’extrêmement clair : le rétablissement de toutes nos libertés», expliquait-il. C’était au lendemain «de la terrible intervention du président Macron sur le pass sanitaire», dixit Philippot. Il avait ensuite tenu un meeting de lancement le 24 octobre à Aubervilliers. Meeting qui avait rassemblé un millier de personnes.
«Participer activement à la défaite d’Emmanuel Macron»
Même s’il se met désormais en retrait, Philippot entend tout de même «participer activement à la défaite d’Emmanuel Macron». Celui qui milite pour la sortie de la France de l’UE (Frexit) appelle les maires qui s’étaient engagés à le parrainer «à accorder leur signature à un candidat de leur choix n’ayant pas encore obtenu les 500 parrainages nécessaires». Lui n’en avait donc validé qu’un seul, celui de Nadine Bienfait-Loisel, maire d’Yville-sur-Seine (Seine-Maritime), qui dénonce comme lui, la «dictature sanitaire».
Face à ce faible nombre de soutiens, forcément synonyme d’échec, l’ancien numéro 2 du RN explique que ses équipes «conscientes d’un nombre insuffisant de promesses de parrainages» œuvrent depuis plusieurs jours à «geler l’envoi des signatures» au Conseil. Comme de nombreux autres candidats, y compris des «gros» comme Jean-Luc Mélenchon, Philippot appelle à passer à un système de parrainages citoyens.
Reportage
En l’état, Philippot n’appelle pas encore à voter pour un candidat en particulier. Mais une consultation en ligne des adhérents des Patriotes, qui seraient 36 000 selon lui, doit être organisée prochainement. Seule certitude pour le moment, le petit parti d’extrême droite a l’intention de présenter le plus de candidats possibles aux législatives de juin prochain. «Les Patriotes y seront massivement engagés et représentés et tiendront une place de premier choix» veut croire le président du parti dans son communiqué. Pas gagné.
Mise à jour : à 16 h 35 avec des éléments de contexte.