Menu
Libération
Exemplarité

Présidentielle: Jean Castex se ressert un jet pour aller voter à Prades

Election Présidentielle 2022dossier
Le Premier ministre a utilisé un Falcon de la République pour se rendre dans son bureau de vote des Pyrénées-Orientales ce dimanche matin. Il a passé deux heures sur place, avant de rentrer à Paris.
Jean Castex, dans son bureau de vote de Prades (Pyrénées-Orientales), ce dimanche matin. (Raymond Roig/AFP)
publié le 10 avril 2022 à 17h08

Jusqu’où faut-il aller pour un symbole et des images pour les télés ? Ce dimanche matin, Jean Castex a voté à Prades. Une habitude pour celui qui a été maire de cette bourgade des Pyrénées-Orientales de 2008 à 2020. Sauf que pour faire le trajet depuis Paris, le Premier ministre a utilisé un moyen de transport pour le moins polluant : un jet de la République. Le Falcon qui le transportait a décollé de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) ce matin pour atterrir à Perpignan à 8 h 30, avant de redécoller en direction de la capitale à 10 h 30.

Le convoi qui amenait le Premier ministre à bon port est ensuite arrivé peu après 9 heures devant le bureau de vote de la salle du Pessebre, selon l’Indépendant. Hors de question pour Jean Castex de faire une procuration, moins «spectaculaire» qu’une photo dans un bureau de vote. Et bien lui en a pris : BFM a fait un sujet de quatre minutes et trente-trois secondes, «des images importantes», a souligné une journaliste en plateau.

«Passion immodérée»

Evidemment, Jean Castex n’est pas le premier homme politique ou personnage public à user de véhicules très rapides et très polluants. Mais ce voyage arrive quelques mois après que Mediapart a épinglé le Premier ministre pour «sa passion immodérée pour les jets de la République». Il avait effectué de nombreux trajets pour aller vers des destinations bien plus proches que les Pyrénées-Orientales : Nantes, Strasbourg ou encore Lyon, des villes accessibles facilement en train. Le site web rappelait alors que, le 13 novembre 2020, Jean Castex avait signé une circulaire réaffirmant l’obligation d’«exemplarité des acteurs publics», qui doit passer par une «sobriété écologique».

Cette polémique résonne également avec les propos d’un Jean Castex qui s’était repeint en vert le 15 juillet 2020 : «L’écologie n’est pas l’apanage d’une génération, d’une classe sociale, des quartiers de certaines villes ou d’un parti. L’écologie, c’est notre affaire à tous.» Certes, mais face aux caméras et aux photos, la planète attendra.