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Billet

Présidentielle : le macronisme et les allumettes

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Macron en 2017, lors de la passation de pouvoir avec le socialiste François Hollande, à l'Elysée. (Yoan Valat/AFP)
publié le 24 février 2021 à 11h08

«Qui va faire barrage au deuxième tour contre Le Pen Une première main spontanément se lève, puis une deuxième, plus timidement. Et puis c’est tout. Nous sommes une petite dizaine, en cette mi-février, à bavarder dans une des salles de repos de la rédaction. Chacun mesure le résultat du scrutin en silence. En 2017, Libération avait pourtant appelé en une à voter Macron contre l’extrême droite. Plusieurs années plus tard, certains de nos lecteurs nous en font encore le reproche.

Cette fois-ci, aucune indignation ni envolée lyrique sur «ces gens qui sont morts pour la démocratie». Fini. Aucun reproche des deux mains levées aux huit autres. Un seul argument, avancé par un des deux barragistes, fait un peu mouche : «Nous pouvons nous payer le luxe, nous, blancs privilégiés, d’avoir l’extrême droite au pouvoir, mais pas les autres, pas les classes populaires, les Noirs et les Arabes. Rien que pour cela, oui, il faudra voter Macron au deuxième tour.» Quelques approbations molles autour de la table. La discussion glisse sur un autre sujet.

Multiplication des «concessions»

Ce n’est qu’un petit vote, dans une rédaction parisienne. Et sûrement la plupart des huit opposants au barrage finiront, en traînant des pieds, par aller glisser un bulletin contre un mouvement politique qui menace, a minima, leur existence professionnelle. Mais cette ane