«Les gens qui ne sont rien»
Le 29 juin 2017, lors d’un discours dans un des temples de la «start-up nation», le campus de la Station F ouverte par Xavier Niel à Paris, Emmanuel Macron déclare : «Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien». C’est l’un des premiers dérapages langagiers du président fraîchement élu, il y en aura d’autres. Certains de ses adversaires dénoncent le signe d’une «morgue de classe».
Le rabotage des APL
Le 22 juillet 2017, soucieux d’équilibrer les comptes, le gouvernement annonce une diminution des aides au logement de 5 euros par mois. La mesure, qui vise 5,8 millions de foyers, principalement les plus modestes, fait polémique. Pourtant, moins d’un an plus tard, en juin 2018, Macron s’affiche, dans le huis clos de son palais, tout colère contre le «pognon de dingue» consacré aux minima sociaux.
La suppression de l’ISF
Le 30 décembre 2017, la loi de finances pour 2018 enterre l’impôt de solidarité sur la fortune, totem de la gauche, créé en 1982 par Mitterrand. L’ISF devient un simple impôt sur la fortune immobilière. L’opposition s’émeut de ce «cadeau» aux plus nantis et l’étiquette «président des riches» colle plus que jamais à Macron. Quant au «ruissellement», promis en contrepartie de la suppression de l’ISF, il se fait encore attendre…
Le soutien à Hulot et Darmanin face aux accusations de viol et d’agression sexuelle
Le 13 février 2018, poussé à réagir alors que deux de ses ministres, Gerald Darmanin et Nicolas Hulot, font l’objet de plaintes pour viols et agressions sexuelles classées sans suites ou prescrites, Le Président dénonce une «République du soupçon». Sans sourciller, fin 2021, lorsque six femmes témoignent contre Hulot, il campe sur sa ligne en mettant en garde contre la «société de l’inquisition».
«Je traverse la rue et je vous trouve un emploi»
Le 16 septembre 2018, interpellé lors des Journées du patrimoine dans les jardins de l’Elysée, par un jeune homme qui pointe les difficultés à trouver un travail, Macron balaye ses compétences en horticulture en lui conseillant de postuler dans un café ou dans le bâtiment : «Je traverse la rue et je vous trouve un emploi.» Prompt à faire la leçon aux «derniers de cordées», le Président est perçu comme beaucoup plus clément avec les «premiers».
Les violences policières
Le 1er décembre 2018, l’acte III des gilets jaunes est marqué par le début des violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Eborgnements, membres arrachés, seront documentés tout au long du mouvement, notamment par le journaliste David Dufresne sur la plateforme «Allô Place Beauvau». Plus de 1 700 manifestants seront blessés seront. Parmi eux, 82 blessés graves dont une soixantaine par des tirs de LBD selon CheckNews.
Le recours au 49.3
Le 29 février 2020, le gouvernement décide d’utiliser – pour la première et seule fois en cinq ans – le 49.3 pour faire passer sans vote au Parlement sa réforme des retraites. Une «nouvelle preuve» qu’il veut «faire passer en force son projet de régression sociale» pour les syndicats qui mènent la bataille depuis des semaines contre le projet de loi. L’épidémie de Covid pousse le gouvernement à suspendre ses projets.
L’évacuation de migrants de la place de la République
Le 23 novembre 2020, une semaine après l’évacuation d’un camp de migrants à Saint-Denis, des tentes installées place de la République à Paris, par des associations, sont violemment démantelées le soir même par la police sur ordre du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. L’évacuation brutale, similaire à celles qui se produisent régulièrement à Calais, choque jusque chez certains soutiens d’Emmanuel Macron.