«Le hasard est curieux, il provoque les choses», chantait Charles Aznavour, qui figure très haut au panthéon musical d’Emmanuel Macron. Le hasard curieux a donc manifestement eu envie de voir ce qu’il se passerait s’il offrait au chef de l’Etat la présidence française de l’Union européenne (PFUE) à quatre mois de l’élection présidentielle française. Une occasion, dans une Europe à vingt-sept Etats, qui se présente seulement une fois tous les treize ans et ne dure qu’un semestre. C’est sans doute une chance pour cet europhile, qui a affiché au temps de la conquête en 2017 sa complicité avec Michel Rocard, de mettre en valeur son bilan européen – loin d’être négligeable – et de montrer que son engagement initial demeure intact. Mais cette présidence européenne s’annonce aussi légèrement acrobatique, au sortir d’une pandémie mondiale qui a manifestement fait (re)prendre conscience à cet ancien disciple de Jean-Pierre Chevènement de la nécessité de redonner à la France une forme de souveraineté et d’indépendance – c’est tout l’objet de son plan d’investissement «France 2030».
De fait, Emmanuel Macron a décidé de sauter sur l’occasion pour démontrer que rien de tout cela n’est dans son esprit incompatible. «La France ne sera pas forte seule […] Seule une entente européenne, solidaire et