Peu de responsables politiques le reconnaîtraient publiquement, mais beaucoup aimeraient être à la place de Marine Le Pen aujourd’hui. A sept mois de la présidentielle, la plupart des candidats en sont encore à essayer de fédérer leur camp pour espérer s’élancer à l’assaut de l’Elysée. La présidente du Rassemblement national, elle, s’offre le luxe d’inaugurer dès à présent sa campagne pour le second tour du scrutin – pour lequel les sondages la donnent invariablement qualifiée face à Emmanuel Macron. Pourtant, derrière ce joli tableau et cet air satisfait qui s’étale sur sa nouvelle affiche de campagne dévoilée jeudi, la députée du Pas-de-Calais, qui fait sa rentrée ce week-end à Fréjus, a quelques raisons de s’inquiéter.
Non contente d’accuser la surenchère verbale de la quasi totalité des aspirants à l’investiture LR, Le Pen est désormais concurrencée par le spectre d’une candidature d’Eric Zemmour. Pour l’instant, la patronne surjoue la sérénité et trace sa route, sans dévier de cap dans sa stratégie de normalisation-présidentialisation. Elément de langage du moment : «Parmi ceux qui croient en la France, je considère que je n’ai pas d’adversaires.» Dans ses rangs, la carapace commence à se fendiller. «Dans les enquêtes d’opinion, il [Zemmour, à 7 %, ndlr] n’est pas en situation de gagner, en revanche il peut être un caillou dans la chaussure», s’alarme le maire RN de Perpignan, Louis Aliot.
Compol
«Une espèce de troisième voie»
Dans l’immédiat, Le Pen va profiter du conseil national du par