On l’imaginait infiniment juste et brave, clairvoyant et libre de passion. L’Antiquité se faisait une très haute idée du sage : si exigeante que l’humanité, prévenait-on, n’en verrait peut-être qu’un ou deux dans toute son histoire. La politique contemporaine a placé la barre à des hauteurs plus humaines : le «sage», dans certains partis, se croise dans l’ascenseur ou devant la machine à café. On vise par là un «type bien», distingué par ses mérites et son bon caractère. Pas forcément l’ami de tous, mais au moins capable de parler à chacun, ce qui en fait un excellent candidat aux missions difficiles.
Chez Les Républicains (LR), personne ne s’est plus attaché l’étiquette que Jean Leonetti, 72 ans. Elle lui vaut l’estime générale et d’épineux devoirs. Le dernier consiste à plancher sur le moyen de désigner le futur candidat LR à l’élection présidentielle. L’homme doit présenter ce mardi de premières pistes de travail devant le bureau politique de LR. Un dossier piégé, où tout est sujet à querelle : l’identité des candidats, le calendrier et la méthode proprement dite.
«Des textes de consensus sur des sujets délicats»
En le confiant au maire d’Antibes, début juin, le patron de LR, Christian Jacob, s’est au moins assuré que personne ne récuserait cet arbitre, qui est aussi son prédécesseur : Leonetti avait exercé la présidence par intérim en 2019, après la démission de Laurent Wauquiez. En 2017, le «sage» faisait aussi partie de la commission spéciale chargée d’examiner le cas des membres de LR entrés au gouvernement.
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