Ce sera donc un duel Jadot-Rousseau. Les votants de la primaire écologiste ont hissé à l’issue du premier tour l’eurodéputé et l’économiste ancienne numéro 2 du parti Europe Ecologie-Les Verts lors d’un scrutin interne censé désigner le candidat vert pour la présidentielle d’avril 2022. Dans un scrutin serré, Yannick Jadot, en première position obtient 27,7 % des suffrages quand sa concurrente recueille, elle, 25,14%. Derrière, l’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho et le maire de Grenoble, Eric Piolle, sont dans un mouchoir de poche avec respectivement 22,32% et 22,29% des suffrages. Delphine Batho échappe de peu à la qualification puisque seules 3 000 voix la séparent de la seconde place. Loin derrière, le centriste Jean-Marc Governatori n’obtient que 2,35% des votes. D’après les organisateurs, 86,91 % des 122 670 inscrits ont pris part au vote débuté jeudi et clos ce dimanche à 17 heures. «Une immense satisfaction» ne cesse de fanfaronner le patron du parti, Julien Bayou.
Débat décisif
Perçu comme le grand favori – ce qui dans une primaire écolo est loin d’être un gage de victoire – Yannick Jadot, le pragmatique, se qualifie donc pour le second tour sans creuser l’écart sur ses concurrents comme il l’espérait secrètement. Un soulagement malgré tout pour l’ancien de chez Greenpeace tant l’issue de ce premier tour semblait imprévisible. Avec un tel nombre d’inscrits (122 670, un record), impossible de savoir à l’avance à qui ce grand corps électoral allait profiter. Ajoutant à cela, les rumeurs d’entrisme de militants d’extrême droite pour faire élire Sandrine Rousseau lancées par l’ancien de Génération identitaire Damien Rieu, personne n’osait faire la quelconque prédiction. Finalement, seuls quelques centaines de comptes d’inscrits jugés louches ont été suspendues par les organisateurs par mesure de sécurité.
Pour espérer faire le doublé après sa victoire à la primaire de 2016 – à l’issue de laquelle il avait rejoint le candidat du PS Benoît Hamon –, le député européen aura fort à faire face à Sandrine Rousseau, candidate jugée plus radicale. Seules 2 733 voix séparent les deux qualifiés. Les deux concurrents auront l’occasion de mettre en lumière leurs divergences lors d’un débat télévisé d’entre-deux tours forcément décisif. Tout comme les potentielles consignes de vote des éliminés. Les électeurs inscrits auront ensuite quatre jours, du 25 au 28 septembre, pour se prononcer et élire le futur candidat écolo à la présidentielle.