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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Prison de haute sécurité en Guyane : l’annonce de Darmanin mobilise un passé honteux

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La proposition choc du ministre de la Justice d’ouvrir d’ici 2028 une prison de haute sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni a probablement de quoi satisfaire une partie de l’opinion publique, mais en quoi sera-t-elle efficace pour lutter contre l’islamisme et le narcotrafic ?

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avec le préfet de Guyane, Antoine Poussier, à Saint-Laurent-du-Maroni le 18 mai 2025. (Ronan Lietar/AFP)
Publié le 19/05/2025 à 15h03

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C’est évidemment un symbole lourd de sens. En annonçant dimanche 18 mai dans le JDD, en marge d’un déplacement en Guyane, l’ouverture d’ici 2028 d’une prison de haute sécurité de 500 places à Saint-Laurent-du-Maroni – ville qui fut la porte d’entrée du bagne entre 1850 et 1938 – le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, sait très bien quel imaginaire il mobilise. Celui d’une métropole qui se débarrasse de certains de ses détenus les plus dangereux (des islamistes radicalisés ou ceux condamnés aux peines les plus lourdes pour narcotrafic) en les envoyant à des milliers de kilomètres, en pleine jungle guyanaise, dans un territoire d’outre-mer qui se vit déjà à raison comme un parent pauvre de la République française.

On repense évidemment à la