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Décryptage

Procès du RN : pourquoi le parquet considère qu’il y a bien «enrichissement personnel» des prévenus

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Malgré ses dénégations, le parti d’extrême droite ne se voit pas reprocher un simple «désaccord administratif», mais d’avoir financé sur le dos du contribuable le train de vie d’une partie de ses cadres.
Wallerand de Saint-Just au premier jour du procès des assistants parlementaires du RN, à Paris, le 30 septembre 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 18 novembre 2024 à 7h00

Voici l’un des arguments les plus rabâchés par les cadres du RN depuis l’ouverture du procès de ses assistants fictifs : dans ce dossier, il n’y aurait pas l’ombre d’un «enrichissement personnel». Une manière de minimiser la gravité des faits qui sont reprochés à Marine Le Pen et ses co-prévenus, c’est-à-dire d’avoir participé en connaissance de cause à un vaste système de détournement de fonds publics visant à financer le fonctionnement et la croissance du FN sur le dos de l’Europe et du contribuable.

Le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, l’a encore répété, samedi 16 novembre, lors d’une interview dans l’émission C l’hebdo, sur France 5. Les juges ne parleraient pas «d’emplois fictifs, ni d’enrichissement personnel», mais d’un simple «désaccord administratif». C’est pourtant faux. D’abord parce que, dans cette affaire, d’une particulière gravité, où le Parlement européen estime son préjudice à plus de 4,6 millions d’euros, l’idée des cadres du parti n’a toujours été que de prospérer aux dépens de l’Union européenne. En faisant payer par l’Europe les salaires de collaborateurs qui travaillaient en réalité pour lui, le parti a fait des économies substantielles, alors qu’il était lourdement endetté à l’époque. Il faut donc