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Libération
Procès libyen

La cour d’appel de Paris libère de prison l’ancien banquier Wahib Nacer

Incarcéré comme Nicolas Sarkozy après sa condamnation dans le dossier libyen, l’ancien banquier a été libéré ce mardi 28 octobre.

L'ancien président Nicolas Sarkozy et l'ancien banquier franco-djiboutien Wahib Nacer, à Paris, le 21 octobre 2025. (Sarah Meyssonnier.Alain Jocard/AFP)
ParRenaud Lecadre
Journaliste - Enquêtes
Publié le 28/10/2025 à 14h03

Cela faisait un mois que Wahib Nacer était en prison. Dans le jugement rendu le 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire libyenne, trois hommes avaient été placés en détention dans l’attente d’un procès en appel. Leur condamnation à de la prison ferme était en effet assortie d’une exécution provisoire : Nicolas Sarkozy, bien sûr, mais aussi l’intermédiaire franco-algérien Alexandre Djouhri et donc l’homme d’affaires franco-djiboutien Wahib Nacer – ces deux derniers étant très proches.

Tous avaient évidemment fait une demande de remise en liberté – fut-elle provisoire. La cour d’appel de Paris a statué en premier, ce mardi 28 octobre, sur le cas de Nacer : le voilà remis en liberté, un mois après son incarcération le jour même de sa condamnation. Un signe avant-coureur sur ce qui pourrait arriver aux deux autres détenus dans l’affaire ?

Wahib Nacer, officiellement banquier, est surtout l’homme à tout faire des frères Bugshan, milliardaires saoudiens. Dans l’affaire libyenne, il fut essentiellement à la manœuvre dans le sous-volet des tableaux flamands de Claude Guéant : deux vieilles croûtes à la valeur très incertaine pourtant revendues 500 000 euros, ce qui lui permettra de financer l’achat d’un appartement parisien. Avec Nacer à la manœuvre, utilisant les comptes bancaires des frères Bugshan - à leur insu, se défendent-ils - pour financer le deal. Guéant a été condamné à six ans de prison, mais, compte tenu de son grand âge (80 ans), sans exécution provisoire. Nacer avait écopé pour sa part de quatre ans ferme, mais avec effet immédiat quoiqu’un poil plus âgé (81 ans).

La cour d’appel semble vouloir aller vite dans ces affaires de détention ou liberté provisoire, sans attendre le délai maximum de deux mois. Le cas de Nicolas Sarkozy sera traité en dernier, car il fut incarcéré un mois plus tard que les deux autres, le tribunal lui ayant accordé un «délai différé» d’un mois, le temps de se préparer à la détention. C’est cette même cour d’appel, avec le même président de chambre, qui rejugera l’affaire en appel au premier semestre prochain. Elle a déjà commencé à se faire la main sur cette affaire tout ce qu’il y a de plus sensible.