C’est l’une des premières affaires MeToo visant un homme politique. Le parquet de Paris a requis un procès contre l’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé, soupçonné d’avoir agressé sexuellement une ancienne collaboratrice en 2016 et une autre femme en 2017, a appris ce jeudi 17 juillet l’AFP de sources proches du dossier.
Le ministère public a demandé un procès devant le tribunal correctionnel pour ce dossier dénonçant un même «mode opératoire», «à l’arrière d’une voiture» dans un «contexte d’alcoolisation».
Récit
Jean-Vincent Placé, aujourd’hui âgé de 57 ans, est soupçonné d’avoir touché les seins d’une ancienne collaboratrice, lors d’une soirée à Séoul en Corée du Sud en mai 2016. Les «déclarations précises et constantes» de cette ancienne collègue sont «corroborées par l’un des deux témoins présents dans la voiture», a souligné le ministère public dans ses réquisitions dont l’AFP a eu connaissance.
Le parquet requiert également qu’il soit jugé pour harcèlement sexuel sur cette collègue, qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’Etat à la Réforme et à la Simplification : Jean-Vincent Placé est accusé d’avoir ainsi posé «une main sur [sa] cuisse» lors d’un dîner en 2014 ou encore «une main sur [sa] fesse» lors d’une soirée en discothèque en août 2015, en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie Les Verts (EELV).
Atteinte à la dignité
«Ces propos et comportements répétés ont porté atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant et ont créé à son encontre une situation intimidante», a estimé le parquet. Sa position hiérarchique constitue une circonstance aggravante, pour les soupçons d’agression sexuelle comme de harcèlement sexuel.
La deuxième plaignante, qui n’entretenait pas de lien hiérarchique avec Jean-Vincent Placé, l’accuse de lui avoir touché les seins, les cuisses et d’avoir tenté de mettre sa main entre ses jambes lors d’une soirée à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, en Corée du Sud en mars 2017.
Au cours de l’enquête, Jean-Vincent Placé, actuellement placé sous contrôle judiciaire, a nié ces accusations. Contactée, son avocate Me Jade Dousselin n’a pas souhaité s’exprimer.