Le listing est posé sur la table, une trentaine d’offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur, dans cette grande société de services de la métropole lilloise. Aide-comptable, superviseur des relations clients, chargés de clientèle… Pourtant, le cadre de travail est agréable, parc et cantine aux larges baies vitrées, proximité du tramway. La directrice des ressources humaines en reste songeuse : «Quand on est recruteur, qu’on voit le taux de chômage, c’est difficile à appréhender.» Le chômage dans les Hauts de France est à 9,3% contre 7,7% au niveau national, soit 577 370 demandeurs d’emploi à la fin 2020. On estime à 120 000 les offres d’emploi non pourvues. Pile le type de constat qui a donné naissance à Proch’emploi, voulu par Xavier Bertrand, le président du conseil régional, ex-LR. Une promesse de campagne, faite en 2015, devenu un petit caillou bien agaçant dans son bilan.
A l’époque, il s’était engagé à remettre à l’emploi 60 000 personnes pour septembre 2016. Il égratignait au passage le système «trop centralisé de Pôle Emploi». Aujourd’hui, Proch’emploi a permis à 21 275 demandeurs d’emploi de trouver une solution en six ans : un CDI, un CDD de plus de six mois, ou une formation. Un échec, jubilent les adversaires politiques de Xavier Bertrand, en campagne pour sa réélection. Ils sont c