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Vengeance

Projet de loi immigration : LR, le cadavre bougeait encore

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En contribuant au rejet du projet de loi immigration, le parti de droite, déclinant et divisé, s’offre un rare succès politique et symbolique.
Eric Ciotti, président de LR, après les questions au gouvernement à l’assemblée nationale, à Paris, le 12 décembre 2023. (Albert Facelly/Libération)
publié le 12 décembre 2023 à 19h39

De losers à cogneurs. Les députés Les Républicains ont changé de rôle, lundi 11 décembre, feintant les commentaires moqueurs sur leur impuissance politique. En joignant leurs voix à celles de la Nupes et du Rassemblement national pour rejeter d’entrée de jeu le projet de loi immigration de Gérald Darmanin, 40 députés parmi la soixantaine du groupe LR ont fait un strike sur l’exécutif : culbutant un texte qu’ils jugeaient laxistes, auquel ils veulent substituer l’exigeante version de leurs collègues sénateurs ; et fragilisant le gouvernement, surtout le ministre de l’Intérieur, un ancien LR devenu leur bête noire. Un vrai bol d’air pour ce parti déclinant et divisé, dont l’assise idéologique et électorale n’a cessé de rétrécir ces dernières années. «Ce sont les aléas de la politique, glisse en aparté, tout sourire, le président du parti, Eric Ciotti. C’est ce que disait Chirac : “Mépriser les hauts et repriser les bas.” C’était plein de bon sens !»

«C’est de la bouillie»

«Il y a de la satisfaction, reconnaît Annie Genevard, députée du Doubs et numéro 3 du parti. On a réinstallé le débat, on s’est remis au centre du jeu et on a refusé un texte mou.» Au syncrétisme macronien, LR se félicite d’avoir opposé un salutaire et plus traditionnel clivage : «Soi