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C’est un dossier qui concerne l’exercice même du métier de journaliste et donc la vigueur de nos démocraties. En cause, l’article 4 de l’European Media Freedom Act (Emfa), la législation européenne sur les médias, qui au nom de l’exception de «sécurité nationale», représente une très sérieuse menace sur la protection des sources et donc la liberté de la presse. Son vote doit avoir lieu ce vendredi et la France est clairement du mauvais côté de la barrière. Aux côtés de la Finlande et de la Suède, mais aussi notamment de la Hongrie, de l’Italie, de la Grèce ou de Malte, autant d’Etats «cancres» où la liberté de la presse a déjà du plomb dans l’aile. Alors que la France joue «un rôle moteur» dans cette affaire, Reporters sans frontières (RSF) a appelé notre ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à renoncer à cette disposition en affirmant qu’il y a là une «faute politique, au-delà des effets néfastes» d’une telle réglementation. De même, la Fédération européenne des journalistes, qui rassemble 45 organisations représentant 300 000 journalistes, exhorte les responsables européens à rejeter «cet article illibéral».
Moyens de renseignement réservés au terrorisme
De façon assez honteuse, la France pousse pour que l’Europe autorise l’utilisation de logiciels-espions contre les journalistes,