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Entre-deux-tours

PS : Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol se lancent à la poursuite de Boris Vallaud et ses voix

Moins de deux points d’écart séparent le premier secrétaire sortant et le maire de Rouen, d’après les résultats définitifs du premier tour du congrès publiés mercredi soir. Le second tour le 5 juin dépendra du report des soutiens du patron des députés socialistes.
Boris Vallaud à l'Assemblée nationale le 9 juillet 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 29 mai 2025 à 9h44

Les résultats définitifs, validés mercredi 28 mai au soir par une commission de récolement, illustrent le mouchoir de poche dans lequel se trouvent Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, à l’issue du premier tour du congrès du Parti socialiste. Le premier secrétaire sortant est arrivé en tête avec 42,21 % des voix, devant le maire de Rouen à 40,38 %. Au total, 24 701 adhérents ont participé au vote, sur un corps électoral de 39 815 personnes.

Alors en vue du second tour, prévu le 5 juin, les deux rivaux se lancent désormais à la conquête des voix du troisième homme, Boris Vallaud, devenu faiseur de roi. Le patron des députés PS, arrivé troisième, avec 17,41 % des voix, devient l’arbitre de ce duel, seuls ses voix permettant aux deux adversaires d’être majoritaires au sein des instances du parti.

Le député des Landes, qui s’est placé en candidat de «la réconciliation» du parti, fracturé depuis le précédent congrès fratricide de Marseille en 2023, n’a pas encore dévoilé ses intentions, mais il devait réunir ses troupes mercredi soir par visioconférence, et ne s’exprimera pas mercredi, a précisé son entourage.

«Il a la responsabilité d’un collectif qu’il a l’intention de garder» et veut prendre son temps, précise-t-on de même source. Mais même si les voix risquent de «s’éparpiller» au second tour entre les deux candidats restants, admet un autre proche, «il n’y a plus de majorité sans nous. On va pouvoir poser des exigences de fond».

Chacun courtise Vallaud

Mercredi matin, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ont chacun revendiqué leur proximité avec le député des Landes, qui soutenait Olivier Faure au précédent congrès. «Je vais chercher à rassembler l’ensemble des socialistes au-delà de leurs sensibilités, et au premier rang desquels, Boris. Parce que depuis sept ans, nous avons tout entrepris ensemble et que nous partageons une même conception», a fait valoir Olivier Faure, exhortant Boris Vallaud à le «rejoindre» pour «former une nouvelle direction».

Peu de temps avant, Nicolas Mayer-Rossignol avait lancé un appel similaire sur RTL, espérant que le député des Landes intègre son «collectif de direction». Le maire de Rouen et deux membres de son équipe, la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy et le député de l’Eure Philippe Brun, ont affirmé, lors d’une conférence de presse, que les militants avaient demandé «un changement d’orientation» du parti et que «la ligne d’opposition était désormais majoritaire».

Ils ont également réclamé un débat avec Olivier Faure. «Je répondrai en temps voulu» à cette demande, a évacué ce dernier mercredi.

Nicolas Mayer-Rossignol défend «l’affirmation socialiste», et la création d’un grand parti socialiste agrégeant «ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur», comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergerait un candidat pour 2027, qui irait ensuite discuter avec d’autres partenaires de gauche, comme les Ecologistes ou le PCF.

Olivier Faure veut l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle, avec la mise en place d’une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune.

Boris Vallaud prône une synthèse, «l’affirmation des socialistes» et «un processus ouvert vis-à-vis de la gauche «de Glucksmann à Ruffin»».