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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Quand la droite s’extrémise, c’est l’extrême droite qui en tire profit

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Sur l’immigration ou les faits divers, il devient de plus en plus difficile de distinguer le discours de LR de celui du RN ou de Reconquête. Un glissement identitaire qui ne peut que faire les affaires de Marine Le Pen.
Eric Ciotti et Laurent Wauquiez à Valence le 30 septembre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 23 novembre 2023 à 14h39

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On se demande souvent (enfin, pas tant que ça) à quoi sert encore la droite. Certes, LR s’autoproclame volontiers seul «parti de gouvernement» à la droite de l’actuelle majorité. L’expression est probablement rassurante mais, en vérité, elle ne veut plus dire grand-chose et sonne plutôt comme un mantra vidé de son sens. Ce qui est certain, c’est que l’espace politique de Laurent Wauquiez, Eric Ciotti et consorts semble toujours aussi restreint. Avec d’un côté, un pouvoir macronien qui s’est largement droitisé depuis 2017 et qui mène sur les plans économique et social nombre de réformes que la droite a longtemps souhaitées. Et de l’autre, un Rassemblement national qui inquiète de moins en moins les électeurs, notamment à droite, et qui a gagné en crédibilité à l’Assemblée où son activité est pourtant famélique.

Il y a là une forme de tenaille qui n’est pas près de se desserrer et qui hypothèque largement la capacité de LR à sortir de l’impasse dans laquelle ce parti est bloqué. A fortiori quand, année après année, les principaux responsables du parti n’en finissent plus de glisser idéologiquement vers l’extrême droite avec un discours de plus en plus identitaire, et autoritaire sur les questions régaliennes. En 2007, il y a une éternité, Nicolas Sarkozy a conquis le pou