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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Quand la presse Bolloré souffle sur les braises de la guerre civile

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En récupérant tous les sujets, de la mort du jeune Thomas aux punaises de lit, pour apporter de l’eau au moulin xénophobe, CNews, le JDD et Europe 1 ne font pas du journalisme. Ils se mettent au service d’un projet dangereux ourdi par le milliardaire : préparer les esprits à une «guerre de civilisations».
Dans le JDD du dimanche 26 novembre, sur quatre pages consacrées à l’affaire de Crépol, une seule est le fait d’envoyés spéciaux. (Adrien Fillon/Hans Lucas)
publié le 26 novembre 2023 à 15h56

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Vincent Bolloré est un industriel consciencieux. Pour être certain de bien vendre le produit qu’il est en train de concevoir, il faut préparer le marché, c’est-à-dire la société. Et ce produit, sans doute l’œuvre de sa vie, ne se fabrique pas dans une usine mais dans des salles de rédactions. Ce produit, c’est la guerre civile. Comment préparer la société ? Il faut la terrifier et dire que sur cette terre, tout le monde déteste tout le monde et qu’il faut se battre, non pas pour changer les raisons économiques, sociales, politiques de ce qui arrive, mais pour ce que l’on est et contre ce que les autres sont. Ce qui s’est passé sur les antennes et les colonnes des médias bollorisés, s’agissant de l’affaire de Crépol où le jeune Thomas a été tué en marge d’une fête, résume la façon de faire des artisans méthodiques de la guerre civile censée venir.

Alors que les «bals tragiques» ont toujours existé, les journalistes de CNews, du