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«Qu’elle crève cette Europe !» : à trois semaines des européennes, le PCF mobilise à Paris

Elections européennes 2024 dossier
Pour son deuxième meeting national, mercredi soir à Paris, Léon Deffontaines, tête de liste PCF aux européennes, s’en est pris à «l’Europe libérale» et au Rassemblement national.
Léon Deffontaines, tête de liste du Parti communiste, lors du meeting de campagne européenne du parti, au gymnase Japy à Paris le 15 mai. (Albert Facelly/Libération)
par Lisa Boudoussier
publié le 16 mai 2024 à 8h56

«Allez dire aux ouvriers de Duralex, aux agriculteurs, ou encore aux jeunes de Saint-Denis que cette Europe est une chance !» a lancé Léon Deffontaines mercredi 15 mai au soir à environ 1 500 de ses sympathisants. La tête de liste du Parti communiste aux élections européennes tenait un meeting dans la soirée au gymnase Japy, une salle parisienne habituée aux événements de gauche. Flanqué de son «binôme» Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, le candidat de 28 ans a pourfendu «une Europe libérale qui maintient les salaires au plus bas». Moquant les «euros-gagas» et concluant avec ardeur : «Qu’elle crève cette Europe !» – si possible à coups de bulletins communistes glissés dans les urnes le 9 juin.

La référence à Duralex n’est pas sans lien avec l’intervention de quelques militants dans le gymnase qui, au début du meeting scandaient le slogan écrit sur des pancartes tenues à bout de bras : «La verrerie Duralex vivra !» Il y a trois semaines, l’entreprise du Loiret de 230 salariés a été placée sous redressement judiciaire. «Mes camarades, je suis inquiet quant à la situation dramatique dans nos écoles, nos hôpitaux, nos établissements publics», a-t-il poursuivi, en rendant responsable les cadres budgétaires européens.

«On verra qui défend le mieux les travailleurs»

Le jeune communiste est aussi revenu sur sa volonté de «renouer le dialogue» avec les classes populaires tentées par le RN. «Est-ce que Jordan Bardella défend votre intérêt et votre portefeuille ?» leur a-t-il lancé, laissant la salle reprendre en chœur : «Menteur, Bardella !» «Qu’il vienne débattre avec moi Jordan Bardella […] on verra qui défend le mieux les travailleurs», a poursuivi Deffontaines pour l’instant, c’est avec au Premier ministre Gabriel Attal que se mesurera jeudi le candidat du RN.

Sur scène avant Deffontaines, Fabien Roussel avait associé les figures de l’extrême droite en Europe, l’AfD en Allemagne et la première ministre italienne Giorgia Meloni notamment, à Hitler et Mussolini. «Macron, c’est fini, Bardella on en veut plus», avait encore affirmé le secrétaire général du PCF. Le mentor de Deffontaines fait du vote du 9 juin une occasion de reprendre les richesses aux grands patrons qui «volent l’argent public». Dans les sondages, la liste communiste se voit attribuer entre 2 et 3 % des intentions de vote, derrière ses concurrentes socialiste, insoumise et écologiste.