Un lapsus révélateur ? Ce lundi matin, interrogé sur Europe 1 à propos de son annonce la veille du lancement d’une procédure de dissolution visant le mouvement d’extrême droite Academia Christiana, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est emmêlé les pinceaux. Il a confondu le groupe avec Civitas, un mouvement catholique intégriste et antisémite déjà dissous par ses services début octobre. Si Academia Christiana appartient plutôt à la mouvance traditionaliste et reconnaît l’autorité de Rome, la confusion entre les deux structures peut s’entendre, l’une comme l’autre professant une doctrine hostile vis-à-vis des juifs.
Mouvement lancé en 2013 par des militants identitaires et implanté à Sées, dans l’Orne, Academia Christiana est devenu une organisation d’ampleur nationale. Se présentant comme un institut de formation, le mouvement a peu à peu endossé le rôle de point de convergence de la mouvance radicale, point de passage incontournable pour tout jeune d’extrême droite prônant le renversement de la République pour instaurer un régime raciste autoritaire. Si le catholicisme traditionnel est fondateur chez ces militants, c’est bien la haine de l’autre qui est centrale dans leur doctrine.
Complotisme et antimaçonnisme
Cet autre, c’est notamment l’immigré, surtout s’il est musulman. En 2019, l’un des cofondat