Si Gabriel Attal avait pris la tête de Renaissance avec un score stalinien (94,9 % des suffrages) en fin d’année dernière, l’élection de son homologue dans la catégorie jeunes aura été davantage disputée. Louis Roquebert a été élu, mardi 29 juillet, président des Jeunes en marche (JEM), - ex- Jeunes avec Macron (JAM) -, avec 63 % des suffrages exprimés contre 37 % pour sa concurrente, Nolwenn Pelven.
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Avec cette élection, le macroniste hérite d’un mouvement revendiquant 30 000 adhérents «après avoir nettoyé la base avant le vote», soit presque autant que les 33 000 de Renaissance. En réalité, 3 000 d’entre eux sont réellement actifs. Signe de ce décalage, seuls 2 650 votants ont participé au scrutin. «On peut toujours en attendre plus mais c’est déjà une belle mobilisation», se rassure le nouveau numéro un des JEM auprès de Libération.
Bénévole au Puy-du-Fou enfant
Côté politique, l’ancien vice-président du mouvement a été le collaborateur parlementaire du député Renaissance du Maine-et-Loire Denis Masséglia entre 2020 et 2021. Mais il s’est surtout distingué dans des postes de communication. Celui qui est actuellement, à 23 ans, salarié de Sciences Po - sans y avoir été étudiant - a assuré pendant un an le poste de chargé de com’ de Stéphane Séjourné au ministère des Affaires étrangères puis de son remplaçant Jean-Noël Barrot. Lui revendique d’ailleurs son goût pour cette fonction. «Ma grande fierté, c’est d’avoir pu coordonner, de A à Z, toute la communication et la scénographie des 10 ans des JAM», se félicite-t-il auprès de Libé. Le 5 juillet, au Cirque d’hiver, les militants s’étaient rassemblés pour célébrer cet anniversaire et découvrir le nouveau nom de leur organisation, à grand renfort d’écran géant et de machines à fumée.
Pour le jeune homme qui a grandi à Cholet, ce sens de la mise en scène vient de loin. Enfant, Louis Roquebert a été bénévole au Puy-du-Fou, parc à thème villiériste à la gloire des Chouans, contesté par les historiens pour sa réécriture de l’histoire. Avant le scrutin, il assumait auprès de Libé : «Je ne regrette rien de ces années, c’est une aventure humaine exceptionnelle.» Et de défendre le show – «artistiquement, c’est merveilleux» – tout en reconnaissant que le spectacle est «souvent contestable sur le plan historique». «Je ne partage rien avec le fondateur», avait-il aussi souligné à propos de Philippe de Villiers, star des néoconservateurs français.
«Mon ambition n’est pas de faire une carrière politique»
Roquebert suivra-t-il le chemin de ses prédécesseurs ? Avant lui, Sacha Houlié et Pierre Person, deux des quatre fondateurs des JAM, avaient été investis et élus députés En marche en 2017. Le premier, membre de l’aile gauche du groupe macroniste, a quitté en 2025 Renaissance pour Place publique ; le deuxième a quitté la politique en 2022 et s’est reconverti depuis dans la crypto. Le nouveau responsable, lui, assure ne pas viser une carrière politique. «Je me suis engagé en 2017 parce que je croyais en l’idéal de renouvellement du personnel politique. Donc ce n’est pas pour reproduire des schémas contre lesquels je me suis engagé», dit-il. A noter tout de même qu’il fut candidat aux municipales à Cholet en 2020 puis aux départementales en 2021. Les deux fois, il a été battu.