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Le billet de Thomas Legrand

Qui pour Matignon ? Le jeu les dupe

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Plutôt que de s’abriter derrière l’intransigeance de ses alliés, le chef de l’Etat devrait nommer Lucie Castets au poste de Première ministre. Mais la gauche devrait, elle, accepter de véritables compromis avec ses adversaires.
Dnas les jardins de l'Elysée, le 23 août 2024, au moment de l'arrivée des représentants du Nouveau Front populaire pour la série de consultations menées par le président de la République. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 25 août 2024 à 17h59

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Ce n’est pas au président de la République d’évaluer la capacité de la personnalité qu’il doit nommer à Matignon à réunir, une fois en place, une majorité suffisante pour gouverner. C’est à cette personnalité de le prouver. En refusant de nommer Lucie Castets (ce qui semble être le cas, selon plusieurs témoignages de proches d’Emmanuel Macron), le Président anticipe un événement probable : une motion de censure majoritaire contre ce gouvernement de gauche. Mais cette motion de censure serait la conséquence d’un discours ou d’une proposition de la Première ministre qui n’a pas eu lieu. Ce n’est donc que dans un deuxième temps, si Lucie Castets et sa trop courte majorité relative ne font pas les efforts suffisants pour s’ouvrir ou si les oppositions réunies font preuve de trop d’intransigeances, qu’Emmanuel Macron pourrait envisager de nommer une personnalité plus centriste, moins partisane, à même d’insuffler la culture du compromis qui nous fait tant défaut.

Aucun accord de gouvernement au-delà du NFP n’est envisagé par la gauche. Pour l’instant, Lucie Castets ne parle que de trouver