A force d’en parler, certains responsables politiques fusionnent avec des idées. Ainsi, quand Raquel Garrido arrive quelque part, on sait que le sujet de la VIe République est là aussi. En cette quatorzième journée de mobilisation, alors que la majorité tente de bloquer l’examen d’un texte qui propose d’abroger la réforme des retraites, la députée insoumise parle d’une crise démocratique qui découle de notre constitution. Dans son mouvement aussi, celle qui est en conflit avec Jean-Luc Mélenchon appelle à plus de démocratie.
Est-on en train de traverser une crise démocratique ?
Le conflit des retraites a pris une nouvelle dimension, la dimension démocratique. Sous la question sociale apparaît le problème de notre régime politique. Au fond, il s’agit d’un conflit entre la presque totalité d’un peuple et le président de la République. Seulement, la Constitution de 1958 nie la possibilité même de ce conflit. Le président est élu au suffrage universel, au second tour il a eu la majorité des voix exprimées, donc il considère qu’il n’est pas possible que le peuple soit en désaccord avec lui. A part des nouvelles manifestations de son propre pouvoir, comme la démission ou la convocation d’un référendum, notre règle suprême ne prévoit aucun mécanisme pour arbitrer pacifiquement ce conflit.
A quand remonte cette crise ?
Les élections législatives de juin 2022 et la campagne «élisez-moi Premier ministre» de la Nupes ont mis l’Assemblée nationale au centre du village institut