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Reconduction à l’identique du budget 2025 : la gauche dénonce un «scandale»

Alors que le gouvernement a annoncé mardi 20 août reconduire à l’identique le budget de l’Etat pour 2025, actant une économie de 10 milliards d’euros, le Nouveau Front populaire dénonce une situation «hallucinante».
Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, à l'Assemblée, le 18 juillet 2024. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
publié le 21 août 2024 à 12h58

«Scandaleux» et «ubuesque». La reconduction à l’identique du budget global de l’Etat en 2025, annoncée mardi 20 août par Gabriel Attal, a provoqué l’ire de la gauche. Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a acté le maintien d’un plafond de dépenses à 492 milliards d’euros l’an prochain pour l’ensemble des ministères, ce qui équivaut à 10 milliards d’économies compte tenu de l’inflation.

«Un pur scandale», a réagi sur X le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard. Terme repris par la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, qui a estimé sur France Inter que cette décision est «complètement en dehors de la gestion des affaires courantes» par le gouvernement démissionnaire et que «ce n’est pas son rôle de faire cela».

«Budget austéritaire»

«La préparation d’un budget est l’acte le plus politique qui soit», a abondé sur X l’écologiste Sandrine Rousseau, quand l’ex-insoumis Alexis Corbière jugeait sur franceinfo le procédé «très révélateur du caractère anti-démocratique» de l’exécutif. «C’est un fait du prince», a renchéri sur LCI l’eurodéputée LFI Manon Aubry, dénonçant «une situation complètement folle (et) ubuesque». Tout simplement «hallucinant», a commenté sur X le sénateur Ian Brossat, porte-parole du parti communiste.

Même son de cloche du côté de Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, qui estime dans une interview à Libération que l’alliance de gauche sera «en mesure d’apporter des rectifications importantes avant le vote du budget.» «Qu’un gouvernement démissionnaire prépare un budget pose un problème démocratique majeur», juge-t-elle encore, arguant que «cela retranscrit les priorités pour l’année qui vient.» Elle rappelle que l’un des objectifs premiers du NFP est la restauration des services publics, «impossible avec un budget austéritaire.»

A l’inverse, le camp présidentiel s’est efforcé de justifier l’arbitrage de Matignon. «Il faut bien préparer le terrain pour ceux qui vont nous remplacer», a expliqué sur TF1 la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache, évoquant «une base de travail» pour «le prochain gouvernement et le Parlement».

Car si l’équipe démissionnaire était «dans l’obligation de faire» ce premier cadrage budgétaire, «c’est le Parlement qui fera le budget du pays», a souligné le patron des députés Horizons Laurent Marcangeli, rappelant sur franceinfo qu’il reviendra à l’Assemblée puis au Sénat «de trancher à partir d’octobre».