Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a appelé, dimanche 14 septembre, à une action symbolique le 22 septembre prochain, jour de la reconnaissance prévue par la France de l’Etat palestinien : «faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies», a-t-il écrit sur le réseau social X, au-dessus d’un article relatant les manifestations pro-palestinienne en Espagne, qui ont fortement perturbé la Vuelta.
La proposition du patron du PS intervient alors qu’Emmanuel Macron va se rendre rend à New York, en début de semaine prochaine, pour participer à une conférence des Nations unies coprésidée par Paris et Ryad, au cours de laquelle il a promis d’annoncer la reconnaissance par la France de l’Etat palestinien.
Décryptage
Mais la proposition d’Olivier Faure ne semble pas faire l’unanimité chez ses camarades, à l’instar du député PS Jérôme Guedj qui a rappelé ce lundi sur BFMTV que «la position historique des socialistes depuis François Mitterand [était] la solution à deux Etats». L’élu de l’Essonne, qui avait été le premier à prendre ses distances avec la Nupes et LFI au lendemain du 7 octobre et qui est régulièrement taxé de sionisme par les insoumis, s’est dit «favorable à la reconnaissance de l’Etat palestinien» tout en préférant «les mairies qui pavoisent, comme Rouen, aux couleurs des deux Etats».
Outre cette dissonance dans le camp d’Olivier Faure, l’appel du socialiste a aussi fait réagir sur les réseaux sociaux. Un internaute a notamment fait remarquer au patron du PS que la date du 22 octobre correspondait aussi cette année à Rosh Hachana, le Nouvel an juif. Une interpellation à laquelle le député de Seine-et-Marne a sévèrement répondu : «Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le nouvel an juif et l’an 1 d’un Etat palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort».
Critiques du Crif
Dans la foulée, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a réagi à son tour sur X aux propos d’Olivier Faure. «Je n’ai pas souvenir que vous ayez demandé aux mairies d’afficher les portraits des otages retenus à Gaza. Ni les drapeaux du Sud Soudan ou du Kosovo quand la France les a reconnus», a-t-il déclaré. «La France a besoin d’apaisement, pas de surenchère démagogique et clientéliste», a-t-il ajouté.
La reconnaissance de l’Etat palestinien prend une place de plus en plus importante dans les questions internationales alors qu’en fin de semaine dernière, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une large majorité la «déclaration de New York», un texte préparé par la France et l’Arabie saoudite visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le Hamas.