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Flop

Référendum de 2005 sur l’Europe : avec le «souverainisme des deux rives», la collusion droite-gauche reste à quai

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En 2005, l’opposition au traité constitutionnel européen rapprochait les eurosceptiques de droite et de gauche. Une noce illusoire qui ne prospérera jamais.
Jean-Pierre Chevènement, partisan du «non», à Strasbourg, le 11 mai 2005. (Pascal Bastien/Lbération)
publié le 28 mai 2025 à 9h03

L’histoire du «souverainisme des deux rives» commence par un dîner. Il y en aura d’autres, et même seulement cela : des dîners en ville, dans des arrondissements parisiens à un chiffre, pendant la petite quinzaine d’années qu’a vécu cette sensibilité politique, qui voulait rapprocher les éléments de la droite et de la gauche hostiles à la construction européenne. Sans jamais parvenir à transformer l’essai, malgré la victoire du «non» au référendum de 2005 qui a longtemps persuadé ses tenants que l’aventure était possible.

Ce soir du 15 janvier 2002, donc, à deux pas du parc Monceau, un candidat à la présidentielle, ex-ministre socialiste, Jean-Pierre Chevènement, rompt le pain avec le réactionnaire Philippe de Villiers, qui a réuni, trois ans plus tôt, près de deux millions de voix aux européennes de 1999 sur une ligne eurosceptique. Les dîneurs complotent pour un ticket commun à la présidentielle, imaginent un coming out au Puy du Fou, le complexe de loisirs vendéen aux mains de Philippe de Villiers.

«On croyait encore aux deux rives, relate