Rideau sur un fiasco. Le volcanique débat sur la réforme des retraites devait s’achever, à la fin du temps imparti, à minuit dans la nuit de vendredi à samedi, sans que les députés n’aient pu en finir l’examen, envoyant le texte au Sénat, sans vote. Ils en étaient même très loin. A 20 heures, avant l’ultime séance du soir, ils n’avaient pas encore atteint l’article 3 du texte qui en compte 20.
Epilogue de 71 heures de débats décousus, plus tendus que jamais, confinant au désolant. La dernière journée a tenu lieu d’apothéose, s’étirant dans un climat délétère et bruyant. Hurlements, invectives, accusations de sexisme ou de conflits d’intérêts… Des députés, brandissant le règlement, implorent de reprendre leur fil «pour la sérénité de nos débats». Au banc du gouvernement, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, sentencieux, montre le public assis dans les tribunes, façon d’insinuer que le spectacle est affligeant. Et balance, sous les applaudissements de sa majorité et sans grande réaction des insoumis : «Même les Français en désaccord avec la réforme attendent un débat loyal, digne, argument contre argument. […] Vous êtes nostalgiques de la guillotine, mais c’est vous qui avez perdu la tête dans ces débats.»
Bataille parlementaire, jour 8
«On est à la fin de la tragédie grecque», tentait de se rassurer un conseiller LR. Mais que c’est long… Entre des amendements préconisant de taxer les dividendes, la majorité a continué d’exiger de La France insoumise qu’elle ret