Fin de non-recevoir. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a définitivement fermé la porte jeudi 2 mars aux demandes des sénateurs LR alors que le texte sur la réforme des retraites arrive ce jeudi au Sénat. La droite comptait accélérer la suppression des régimes spéciaux de retraite, en mettant fin à la «clause du grand-père», qui permet leur maintien pour les salariés qui en bénéficient déjà. Le gouvernement prévoit l’arrêt de ces régimes spéciaux mais seulement pour les nouveaux embauchés à partir du 1er septembre 2023.
«Revenir sur la clause du grand-père n’est pas ce que souhaite le gouvernement. Nous avons dit depuis le début que nous souhaitons respecter le contrat social», a dit Olivier Dussopt sur RTL, clarifiant ainsi sa position après avoir semblé ouvrir la porte dimanche à la possibilité d’accélérer la fin des régimes spéciaux. Le ministre qui entame l’examen de la réforme au Sénat confirme la position exprimée mercredi par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
Porte ouverte ou pas vraiment fermée ?
Olivier Dussopt s’est par ailleurs montré «réservé» sur la proposition de la majorité sénatoriale (LR et centristes) de créer un nouveau type de CDI, sur le modèle des «contrats de chantier», pour inciter à l’embauche de chômeurs de plus de 60 ans. «Nous sommes un peu plus réservés sur ce sujet-là, car avec la Première ministre nous n’avons pas considéré initialement que les exonérations de cotisation étaient le meilleur moyen pour l’emploi des seniors», a expliqué le ministre, sans toutefois exprimer d’opposition franche à cette idée. Il a ainsi jugé «important» que le Sénat propose de soumettre cette innovation à une concertation préalable avec les partenaires sociaux.
Décryptage
Le ministre a par ailleurs estimé qu’une proposition de la majorité sénatoriale d’instaurer une surcote pour les mères de famille allait «dans le bon sens». «La volonté du gouvernement est d’accompagner cette disposition», a-t-il dit, car elle permet aux femmes ayant eu une «carrière hachée» d’«éviter la décote», et à celles ayant eu une carrière complète d’obtenir une «majoration» et de faire en sorte que les trimestres gagnés au titre de la maternité ne leur aient pas été octroyés pour rien.