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Libération
Budget 2025

Réforme des retraites : Gérard Larcher ne veut «ni suspension, ni abrogation»

Dans une interview au «Parisien» ce samedi 11 janvier au soir, le patron Les Républicains du Sénat s’oppose au détricotage de la réforme d’Emmanuel Macron. Le sujet est discuté entre le gouvernement et la gauche dans le cadre des négociations sur le budget 2025.
Gérard Larcher à Paris le 20 novembre 2024. (DANIEL PERRON, Daniel Perron/Hans Lucas. AFP)
publié le 11 janvier 2025 à 18h42

Il vient mettre son grain de sel dans des négociations déjà éruptives. Pas question pour le président LR du Sénat, Gérard Larcher, de toucher à la réforme des retraites, affirme-t-il dans une interview au Parisien ce samedi 11 janvier au soir, alors que le Premier ministre François Bayrou prononcera mardi sa déclaration de politique générale, et pourrait faire un geste en direction de la gauche sur cette réforme.

«Le message est clair : ni suspension ni abrogation ! Mardi, le Premier ministre fera le choix. Au Sénat, je ne conduirai pas une procédure de suspension ou d’abrogation», cingle le responsable LR, qui prévient : «Participation [au gouvernement] ne veut pas dire renoncement».

«Si nous abrogions la réforme des retraites, le coût serait de 3,4 milliards d’euros en 2025, et près de 16 milliards en 2032», chiffre Gérard Larcher, se fondant sur les estimations de l’Assurance retraite. Le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, a lui estimé que le gel de la réforme pendant six mois coûterait «entre 2 et 3 milliards d’euros», qui pourraient être puisés dans le fonds de réserve pour les retraites.

«Je fais confiance au Premier ministre. Qu’il soit ouvert et qu’il dialogue avec la gauche, je n’ai aucun problème avec cela. Simplement, sur le régalien et sur le budget, il y a des choses auxquelles la droite ne renoncera pas», prévient le sénateur des Yvelines.

Gérard Larcher déclare attendre de la déclaration de politique générale de François Bayrou «une ligne, un cap et des engagements», et, s’agissant du budget, «que l’on poursuive la réduction du déficit et de la dépense publique avec des actes concrets, notamment sur les agences de l’Etat et la simplification». Il cite notamment l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et ses «plus de 4 milliards de budget».

Larcher «pas naturellement enclin» à la proportionnelle

«Nous demandons qu’il n’y ait pas de fiscalité supplémentaire en dehors de ce qui avait déjà été débattu au Sénat, à savoir la surtaxe sur les grandes entreprises et la taxation des plus hauts revenus», ajoute-t-il.

Interrogé sur la proportionnelle, Gérard Larcher ne s’y dit «pas naturellement enclin», mais propose d’ouvrir le débat «sur la proportionnelle dans certains départements à condition que le lien entre député et territoire soit sauvegardé», en permettant de nouveau aux parlementaires d’avoir en sus un mandat exécutif local, «maire par exemple».