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Analyse

Réforme des retraites : pour Macron, le début de l’impuissance

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L’exécutif a choisi, jeudi 16 mars, d’avoir recours à l’article 49.3 pour faire adopter sans vote le projet de loi reportant l’âge de départ à 64 ans. La suite du quinquennat risque d’être durablement plombée par ce passage en force.
Le 16 mars, Emmanuel Macron (ici le 14 mars pour le lancement des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024) a achevé sa mue en un président banalement de droite. (Denis Allard/Libération)
publié le 16 mars 2023 à 21h10

Quatre ans et un mois, ça fait long pour une fin de règne. Difficile pour Emmanuel Macron de se relever comme si de rien n’était du recours à l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement d’Elisabeth Borne pour imposer sa réforme des retraites à l’Assemblée nationale jeudi. Lui qui se disait décidé à «aller au vote» a convoqué à l’Elysée ministres et dirigeants de sa majorité à trois reprises en seize heures pour compter, recompter, et finalement constater son échec en convoquant un Conseil des ministres extraordinaire en début d’après-midi.

Malgré les objections du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé, prêts à tenter le coup, le Président s’est rangé à la prudence, préférant le passage en force. «Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands», a-t-il argumenté devant son gouvernement, selon des propos rapportés. Mieux vaut braquer la rue que les agences de notation. Le chef de l’Etat avait commencé à rôder cet élément de langage au cours d’une rencontre avec des diplomates jeudi matin : «Si besoin en était, la seu