Ils sont pas bien, là ? Paisibles, à la fraîche (sobriété énergétique oblige), trente-huit portraits décontractés accueillent le visiteur dans le hall du splendide hôtel de Clermont, à Paris, siège du ministère des Relations avec le Parlement. André Philip, le premier d’entre tous, «chargé des rapports avec l’Assemblée consultative» à la fin de la Seconde Guerre mondiale ; Jacques Chirac, futur chef de l’Etat ; Robert Boulin, pas encore le mort le plus mystérieux de la Ve République ; Jean-François Copé, ex-meilleur espoir de la Chiraquie. Et ? Pas une seule femme en quatre-vingts ans.
Interloqué, on compile la liste des occupants des autres ministères. Le bilan ne serait pas jojo si deux pionnières n’avaient pas débloqué tous les compteurs. A elle seule, Edith Cresson a essuyé les plâtres à l’Agriculture, au Commerce extérieur, à l’Industrie et à Matignon. Michèle Alliot-Marie en a fait autant à la Défense ou à l’Intérieur, dont elle reste d’ailleurs la seule femme à avoir détenu le portefeuille. Vérification faite, le ministère des Relations avec le Parlement (MRP) est bien le seul avec ce mur de photos entièrement masculines. <