La relaxe «au bénéfice du doute» et le premier jour du reste de la vie politique du patron du centrisme ? Lundi matin, au tribunal correctionnel de Paris, François Bayrou doit attendre, en apnée, la fin de la longue lecture du jugement et la condamnation avec sursis des cinq anciens eurodéputés, du trésorier du parti, de l’UDF et du Modem, avant d’être enfin fixé sur son sort . Sept ans après le début de l’affaire des assistants parlementaires européens du Modem, l’ex-triple candidat à l’élection présidentielle, jugé pour complicité de détournement de fonds publics, demeure stoïque. «Avant que les juges arrivent, il se taisait et patientait. Je pense qu’il avait peur, c’était l’ouvrage de sa vie qui pouvait partir en poussière», raconte un proche. Une fois le jugement rendu, il embrasse l’une de ses filles venue l’épauler et téléphone à ses autres enfants. Une accolade aux compagnons de route du leader centriste, pour certains sévèrement condamnés, et aux deux autres prévenus relaxés. Et un soupir, avant de quitter la salle : «Enfin ! Mais tu vois ce que ça nous a coûté…», souffle-t-il à l’un de ses soutiens.
«Un gâchis humain»
Devant les caméras, c’est cette réaction ambivalente, de réconfort amer, qu’exprime le président du Modem. «Pour moi, évidemment, c’est un cauchemar de sept années qui vient de s’achever par une décision sans contestation du tribunal […] La cible de toute cette affaire, hélas, c’était moi. Mais le gâchis le plus grave, c’est un gâchis humain, parc