Jean-Luc Mélenchon a les yeux humides. A 70 ans, il vient d’échouer à la présidentielle pour la troisième fois, de si peu ce coup-ci. Derrière son pupitre, il remue légèrement les mains comme s’il essayait de sentir un reste du destin qui vient de lui filer entre les doigts. Juste avant de quitter la scène, l’insoumis lance : «Alors bien sûr, les plus jeunes vont me dire : et ben on n’y est pas encore arrivés ? Ce n’est pas loin hein ! Faites mieux ! Merci !» Pour qui sont ces mots ? L’un à sa gauche, l’autre à sa droite, Manuel Bompard et Mathilde Panot semblent pleurer en souriant.
Les deux font partie de la «génération Mélenchon», un terme devenu générique tant le chef a fait émerger de lieutenants. Certains l’accompagnent depuis qu’il a quitté le PS en 2008, d’autres se sont agrégés au fil des années. Des hommes et des femmes, trentenaires ou quarantenaires, dont une partie a été élue en 2017 parmi les 17 premiers députés insoumis, le reste cette année. Adrien Quatennens, Bastien Lachaud, Mathilde Panot pour le premier groupe, Sophia Chikirou, Manuel Bompard, Clémence Guetté, Antoine Léaument, Paul Vannier pour le second.
Chacun a un peu