On la comparait à Edith Cresson, première femme à Matignon, et on se trompait. C’est dans les pas d’un autre Premier ministre socialiste, Michel Rocard, qu’Elisabeth Borne, virée par Emmanuel Macron lundi après-midi, s’est inscrite pour suggérer son mécontentement. «Alors qu’il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission, guidée par le souci constant, que nous partageons, d’aboutir à des résultats rapides et tangibles pour nos concitoyens», écrit-elle, reprenant quasiment mot pour mot la formule amère de Rocard – «à l’heure où il me faut vous présenter la démission de ce gouvernement» –, éconduit en mai 1991 par François Mitterrand, pour laisser le champ libre à Cresson.
De retour de sa résidence versaillaise de la Lanterne, après un week-end à phosphorer, Emmanuel Macron n’a pas tergiversé longtemps. Pour la deuxième fois en vingt-quatre heures, il a convoqué Borne, arrivée à l’Elysée lundi 8 janvier vers 15 heures. Trois heures plus tard, celle-ci transmettait sa lettre de démission, actant la «volonté» du chef de l’Etat de «nommer un nouveau Premier ministre». Après l’avoir acceptée, le chef de l’Etat lui a rendu hommage, sur Twitter (rebaptisé X), joignant une photo de feu le couple exécut