C’est l’invitée surprise dans le feuilleton interminable du remaniement. A 68 ans, l’ancienne ministre de la Justice Nicole Belloubet devient ministre de l’Education, de plein exercice cette fois, pour remplacer Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans une série de polémiques depuis sa nomination il y a un mois seulement. Point rassurant pour les enseignants : Nicole Belloubet a de l’expérience dans l’éducation nationale. Après René Haby et Jean-Michel Blanquer, c’est la troisième fois qu’un recteur devient ministre sous la Ve République. Agrégée de lettres modernes, elle a été rectrice de Limoges et de Toulouse de 1997 à 2005, avant de démissionner – une décision rarissime à ce poste de haut fonctionnaire – estimant ne pas avoir assez de moyens pour accomplir sa mission. François Fillon, son ministre de tutelle de l’époque, prévoyait effectivement des suppressions massives de postes à la rentrée suivante. «Ça avait marqué les esprits, elle avait envoyé une lettre à tous les chefs d’établissement pour expliquer pourquoi elle voulait quitter ses fonctions. Tout le monde avait admiré son courage», se souvient Sébastien Vincini, le président socialiste du département de Haute-Garonne.
C’est aussi un profil qui pourrait rééquilibrer vers la gauche un balancier gouvernemental qui penche définitivement à droite. Nicole Belloubet, née à Paris, a été une figure du Parti socialiste en Occitanie. Après y avoir été rectrice, c’est là qu’elle sera première adjointe à la mairie de Toulo