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Justice

«Rémunérations annexes» au Parlement européen : Valérie Hayer veut porter plainte contre Manon Aubry

Elections européennes 2024 dossier
La tête de liste insoumise pour le scrutin du 9 juin accuse certains de ses adversaires de toucher de l’argent de lobbies ou d’entreprises étrangères à Strasbourg. La candidate du camp macroniste envisage de porter plainte.
Valérie Hayer, lors d'un meeting à Toulouse, le 29 avril 2024. (Lionel Bonaventure /AFP)
publié le 9 mai 2024 à 18h09

Des escarmouches de campagne. La candidate du camp présidentiel aux européennes, Valérie Hayer, annonce ce jeudi 9 mai qu’elle va «déposer plainte dans les prochains jours», contre Manon Aubry, son adversaire de La France insoumise (LFI). Vendredi 3 mai, la tête de liste LFI a accusé plusieurs candidats au scrutin du 9 juin de toucher des «rémunérations annexes».

«Un quart des députés au Parlement européen touche des rémunérations annexes. Pour beaucoup d’entre eux, ce sont des rémunérations qui viennent de lobbies, d’entreprises ou d’Etats étrangers, expliquait Manon Aubry sur Public Sénat quelques jours plus tard. Je propose une chose très simple, c’est d’interdire ces rémunérations annexes quand ça vient d’entreprises ou d’Etats étrangers.» Une mesure formulée dans une tribune publiée dans Libération vendredi, dans laquelle l’eurodéputée sortante dénonçait une «pratique [qui] mine la démocratie».

«Problème avec la vérité»

De son côté, Valérie Hayer dénonce des accusations «inadmissibles» et «scandaleuses». Dans le visuel diffusé vendredi par LFI sur les réseaux sociaux, la tête de liste macroniste était accusée de toucher entre 12 000 et 60 000 euros de «rémunérations annexes» par an au Parlement européen. Son collègue Raphaël Glucksmann, tête de liste PS pour les européennes, était également visé, tout comme le candidat Les Républicains François-Xavier Bellamy. Le visuel était accompagné du titre suivant : «Ces députés qui s’en mettent plein les poches, en plus de leur indemnité d’élus.»

«Les seules rémunérations que j’ai perçues au tout début du mandat, ce sont des rémunérations d’élu local parce que j’ai été élue locale», a déclaré jeudi Valérie Hayer sur TF1. Et d’ajouter : «On voit avec ce tweet qu’un certain nombre de mes adversaires dans cette campagne ont un problème avec la vérité et c’est extrêmement problématique.»

Droits d’auteur et rémunérations d’élu local

Le Parti socialiste a également répliqué. «L’avantage des fake news, c’est que les démentis sont moins lus que les mensonges. C’est la méthode de tous les ripoux comme Trump. Raphaël Glucksmann n’a jamais reçu d’argent des lobbys mais des droits d’auteur comme nombre de LFI qui vendent des livres. Retire ce truc qui te déshonore», a vilipendé sur X (anciennement Twitter) Olivier Faure, premier secrétaire du PS. La maison d’édition de Raphaël Glucksmann a également assuré que ses revenus «proviennent de Allary Editions, maison d’édition indépendante où il publie tous ses essais».

Ces informations sont mentionnées dans les déclarations d’intérêts des députés européens, citées notamment par France Info. Le candidat LR François-Xavier Bellamy déclare, lui aussi, avoir perçu uniquement des droits auteurs. De son côté, Valérie Hayer a été rémunérée dans le cadre de ses fonctions de conseillère départementale, jusqu’en 2021.