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Analyse

La dissolution après les élections : du grand écart au grand bouleversement

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Après le score historique obtenu par le Rassemblement national aux élections européennes, dimanche, devançant de loin tous ses concurrents, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée et l’organisation de législatives le 30 juin et le 7 juillet.
L’allocution d’Emmanuel Macron, retransmise chez Renaissance, dimanche soir à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié le 9 juin 2024 à 21h23
(mis à jour le 10 juin 2024 à 0h23)

La foudre. A 21 heures, dimanche soir, Emmanuel Macron annonce la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, ne pouvant, dit-il, se résoudre «à faire comme si de rien n’était». Comme si le RN n’avait pas laminé ses adversaires aux élections européennes par un score écrasant (31,5 % selon les estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions). «J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote», annonce le Président dans une allocution surprise, activant l’article 12 de la Constitution et convoquant de nouvelles élections législatives pour les 30 juin et 7 juillet. «Une décision grave, lourde, un acte de confiance», conclut le chef de l’Etat, stupéfiant tout le monde et exauçant le souhait de Jordan Bardella. La tête de liste et président du RN, qui s’était exprimé peu avant 20 heures, avait salué son «score historique» qui sonne, selon lui, «le jour 1 de l’après-Macron» et réclamé cette table rase au Parlement au nom de «l’esprit des institutions». Une réunion du gouvernement s’improvisait à 22 heures, à l’Elysée.

«Opération overlord !» s’emballait en début de soirée un proche du chef de l’Etat, croyant dissiper par cet énorme coup, la sale odeur de victoire brune qui flottait sur la soirée de dima