Trop peu pour s’en contenter, assez pour le remarquer. Cinq ans après un premier rebond de la participation aux européennes, l’abstention a encore reculé ce dimanche 9 juin : 51,4 % des inscrits se sont rendus aux urnes, selon les estimations de l’institut Ipsos, contre 50,1 % en 2019 et 42,4 % en 2014. C’est le plus bas taux d’abstention pour une élection européenne depuis le scrutin de 1994. La participation est même meilleure qu’aux législatives de 2022, où moins d’un électeur sur deux s’était déplacé à chacun des deux tours.
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Ce sursaut s’est observé tout au long de la journée. A la mi-journée, 19,81 % des inscrits s’étaient déplacés. Et à 17 heures, le taux de participation était de 45,26 %, selon le ministère de l’Intérieur, soit deux points de plus qu’en 2019 et le «plus haut niveau à des élections européennes depuis qu’elles sont au suffrage universel en 1979», a commenté sur X Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos.
La polarisation du débat entre des forces eurosceptiques (Rassemblement national, La France insoumise…) d’une part et europhiles de l’autre (macronie, socialistes et écologistes), la guerre en Ukraine, les tentatives d’ingérence russes et chinoises, ont-elles convaincu davantage d’électeurs de prendre part au vote ? Les partis, contre les apparences, ont-ils réussi leur travail de mobilisation ? A moins que l’envie de sanctionner le pouvoir ait été un moteur suffisant à gauche et à l’extrême droite. Reste à ne pas se réjouir trop fort que pre